Michel R. Campbell Ph.D.

Membre de l’Ordre des psychologues du Québec

Le « Burnout » ou l’épuisement professionnel

Le «burnout».

Le terme «burnout» est employé à toutes les sauces. La plupart du temps, lorsqu'une personne me parle de burnout, il s'agit au fond d'une dépression ou d'un trouble de l'adaptation. Effectivement, il peut paraître mieux de dire «j'ai fait un gros burnout» que de dire «j'ai fait une grosse dépression». Un burnout n'est pas un diagnostic en soi, mais plutôt une expression consacrée, empruntée de l'anglais, qui se traduit par l'épuisement tant physique que psychologique.

Qu'est ce que le burnout ?

Le terme burnout signifie s'épuiser ou s'exténuer en exploitant de façon excessive son énergie, sa force ou ses ressources, si bien qu'on devient léthargique, amorphe et démotivé. L'épuisement entraîne un sentiment de fatigue extrême, de vide intérieur, de futilité de pessimisme, de découragement , de désenchantement et de ressentiment.

L'individu en burnout aura également tendance à somatiser, c'est-à-dire à présenter des malaises physiques dont la source est psychologique, par d'exemple, des maux de tête, des perturbations gastro-intestinales, des douleurs lombaires, une perte de poids, de l'insomnie, des grippes fréquentes, et cetera.

Le syndrome de l'épuisement professionnel

Bien que l'épuisement puisse se manifester dans plusieurs tâches, c'est surtout dans le contexte du travail où que l'on entendra parler du Syndrome de l'épuisement professionnel. Il est bien normal de vivre, de temps en temps, des sentiments de frustrations, de colère, d'injustice et d'insatisfaction dans son contexte de travail. Par contre, si ces sentiments perdurent ou deviennent chroniques, tôt ou tard, vous commencerez à ressentir une fatigue émotive. À cet effet, chaque individu a ses limites. Certains ont la couenne dure, d'autres sont plus fragiles. Certains spécialistes prétendent que c'est une question de tempérament et d'attitude, d'autres, une question de mode de vie. Il y a également ceux qui prétendent que l'épuisement professionnel est causé surtout par de piètres conditions de travail.

Est-ce que je me dirige vers un burnout ?

Ce questionnaire simple et pratique vous permettra d'évaluer s'il est temps d'intervenir afin d'éviter un burnout.

Peu représentatif Très représentatif
1. Je suis insatisfait de mon travail 1 2 3 4 5
2. Je me sens déprimé ou triste 1 2 3 4 5
3. Je suis irritable ou impatient 1 2 3 4 5
4. J'ai de la difficulté à me concentrer au travail 1 2 3 4 5
5. Je me sens souvent fatigué ou épuisé 1 2 3 4 5
6. Les activités sociales m'épuisent 1 2 3 4 5
7. J'ai souvent tendance à oublier 1 2 3 4 5
8. Ma vie personnelle se détériore à cause du travail 1 2 3 4 5
9. Je n'ai plus le goût de communiquer 1 2 3 4 5
10. Je vis beaucoup de frustration au travail 1 2 3 4 5
11. Je pense souvent au travail, même en congé 1 2 3 4 5
12. Je n'ai plus envie de travailler 1 2 3 4 5
13. Je n'ai plus de désir sexuel 1 2 3 4 5
14. Je tourne en rond au travail 1 2 3 4 5
15. Je vis des conflits au travail 1 2 3 4 5
16. Je ne suis plus stimulé par mon travail 1 2 3 4 5
17. Mes objectifs de travail sont ambigus 1 2 3 4 5
18. Je suis souvent malade 1 2 3 4 5
19. Je prend plus d'alcool ou de drogues 1 2 3 4 5
20. J'évite de parler à certaines personnes au travail 1 2 3 4 5

Un résultat entre 20 et 40 indique que ça va bien; entre 41 et 60, il faut s'interroger et penser à être préventif; entre 61 et 80, il faut intervenir car vous vous dirigez vers un burnout; entre 81 et 100, je vous recommande de consulter un professionnel.

La prévention

La prévention peut se faire à deux niveaux, soit par des interventions visant à améliorer les conditions de travail et par des interventions pour modifier sa façon d'aborder le travail.

Les entreprises peuvent diminuer l'incidence du burnout en focalisant notamment sur la dimension organisationnelle du travail, par exemple : diminuer la surcharge chronique de travail, éviter les conflits ou l'ambiguïté de rôle, bien identifier les tâches de travail, fixer des objectifs réalisables, donner du feedback positif, favoriser l'avancement au travail, et cetera. Les entreprises réalisent, de plus en plus, qu'elles ont avantage à consulter des spécialistes en psychologie du travail. En plus d'augmenter la qualité de travail et le rendement, les interventions permettent d'augmenter la satisfaction au travail tout en réduisant l'absentéisme et le roulement du personnel. Tout le monde y trouve son compte.

Quant à l'individu, il existe plusieurs interventions efficaces pour éviter le burnout. À titre d'exemple, vous pouvez apprendre des techniques de gestion du stress, de relaxation, de résolution de problème, d'amélioration des relations avec autrui, de gestion de la colère, de négociation, d'affirmation de soi, en plus de vous intéresser à la psychologie du mieux-être.

Site suggéré :

Lecture suggéré :

  • Baumann, F., Burn Out : Quand Le Travail Rend Malade, Éditeur : Stanké, 2006 :
  • (Collectif) Dépression et Burnout - prévention et habitudes de vie. Éditeur : Décision média, 2006

Préparé par le Dr Michel R. Campbell, psychologue et sexologue

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